( Texte que j’ai écrit et publié à l’origine sur Voldemag )
Pendue, livide, vieillie par ces années de poussière et d’oubli, elle a cessé finalement de rayonner.
Un ultime assaut, dans un éclair aveuglant de haine refoulée, et elle s’en est allée, combustion interne spontanée, destruction personnelle planifiée, terrassée par le temps et l’usure.
L’ombre, implacable, s’est installée, envahissante et écrasante.
Le noir s’insinue, langue de mort et de tristesse. Seul le soleil, blafard, amène encore un peu de vie par les carreaux, crasseux, de la fenêtre.
Fin de cette journée en déclin, abandonnée, ignorée.
Sur la table, sur la poussière, tel un gisant éternel, la bouteille, renversée, a eu son heure de gloire.
La crasse, partout, envahit, dénature la pièce, d’une gangue, dégoulinante, de rêves inaboutis.
La brume arrive, brisant son lot d’espoirs, enveloppant le monde d’un linceul, morbide, malade.
Le soleil, finalement, fuit.
Ses derniers rayons, timides, brossent, un dernier instant, le triste tableau.
La nuit, amenant peur, haine, ignorance, est là.
Le froid, incisif, se fait sentir.
Le temps, lui-même, s’arrête.
Une bougie luit. Espoir vacillant. Une bougie luit. Espoir renaissant.
Cette vieille ampoule, dans un ultime assaut, dans un éclair aveuglant de haine refoulée, aura fini par s’éteindre.
Sa remplaçante viendra.
Demain est un autre jour.
