Etre ou ne pas être un artiste

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Bonjour, bonsoir, bonne nuit, bon appétit et tutti quanti à toutes et à tous.

Une petite question que je pose, et donc je pose face à toi, que tu sois un fidèle lecteur ou pas, toi qui me fait l’honneur de lire ces quelques lignes et de passer un court moment avec moi perdu entre deux lignes de textes.

Mise en situation

Tout d’abord, une petite mise en situation : dans ma jeunesse, qui remonte à quelques années (le terme « quelque » est bien sur très relatif), j’ai eu participé consciencieusement à des cours d’arts plastiques, et notamment durant mes années de seconde et première (au lycée donc). Tous les travaux réalisés l’étaient à partir d’une phrase, d’une affirmation ou d’une pensée d’un grand personnage passé ou présent. Le terme grand se rapporte bien entendu à l’importance qui lui est accordée, souvent à posteriori, dans un milieu bien particulier, comme l’art moderne, la philosophie ou la politique. L’idée était donc de faire passer un message à travers le travail réalisé, message qui devait avoir bien entendu un lien avec le sujet fourni en pâture à nos esprits fébriles et attentionnés. Le résultat obtenu était ensuite soumis à l’évaluation du professeur, accompagné d’un document explicatif détaillant le chemin parcouru et l’idée, le message associé à l’œuvre obtenue.

Je reconnaît (sans en avoir aucunement honte, contrairement à ce que le terme « Reconnaître » peut laisser croire) avoir pris énormément de plaisir dans cette activité, activité qui me permettait aussi bien de m’exprimer à travers une manipulation physique de la matière que par une créativité qui est, à mon humble avis, particulièrement absente des enseignements plus classiques. (Ce point fera surement l’objet d’un autre article)

Cela fait-il de moi pour autant un Artiste (avec un grand « A »), au titre de la production de travaux dans un contexte artistique ?

Un artiste, Quesaco ?

Tout d’abord, faisons appel un instant au petit Robert (Larousse de son nom de famille pour le spécimen qui m’équipe) pour en connaître la définition littéraire, à défaut d’en avoir une définition artistique :

Artiste : Personne qui pratique un des beaux-arts, particulièrement un art plastique.

Si on décortique cette définition, nous nous apercevons de quelques chose qui pourrait choquer quelques uns d’entre nous les plus amis des animaux, puisque la définition sus-citée stipule clairement qu’un artiste est une personne ! :O
Personnellement c’est une annonce qui ne me choque pas plus que ça puisqu’aucune preuve de capacité et désirs artistique n’ait été reportée à ma connaissance (ou ailleurs) chez les animaux.

Si nous poussons un peu plus notre analyse, il ressort que l’artiste est par définition une personne (jusque là d’accord) qui pratique (il y a donc une idée d’action de la part de l’artiste) un art … Bon et là on se rend compte de l’inutilité de la définition. La logique voudrait que je fournisse maintenant la définition littéraire de l’art … que j’ai recherchée et lue studieusement … comment dire … je l’ai trouvée aussi claire et limpide qu’une soirée de beuverie au fond d’une cave sans électricité ni bougie, par une nuit sans lune (non pas que la lune ai une quelconque influence sur la luminosité dans une cave, mais c’est pour ajouter un soupçons d’intensité dramatique à la scène tout juste décrite).

Attardons nous un instant sur le terme « Arts Plastiques » (on est pas pressé, non ?)
Le dictionnaire le définit comme la peinture ou la sculpture, ce qui voudrait dire qu’un artiste (posons l’apostolat qu’il en est un pour les besoins de la démonstration) qui pratique (volontairement nous supposerons, étant donné que personne ne se soit encore fait agressé sous les termes « Un dessin ou la vie ! » … encore que l’histoire du petit prince pourrait être assimilée à une agression psychologique sur ce pauvre pilote déjà éprouvé par les difficultés de la vie – nous y reviendrons surement) … où donc en suis-je ???? J’ai donc finit par réussir à me perdre dans mes propres circonvolution délirantes … 🙁

Un artiste qui pratique donc la mise en scène par exemple se voit donc moins artiste qu’un autre qui lui pratique la sculpture ou la peinture. Voila qui montre encore que malgré le fait que deux artistes soit à priori égaux l’un et l’autre, il apparaît que l’un est plus égal que l’autre, que le deuxième au premier, et inversement proportionnel ou égal selon le sens dans lequel on le regarde (sans doute égal à lui même, puisque l’autre est moins égal à lui-même qu’un autre artiste). Cette explication, bien que non plastique, pourrait très bien à mon sens mériter l’appellation d’artistique tant elle est incompréhensible et égale à elle-même, quelque soit la manière dont on la considère (elle) et pourrait très bien décrire à elle seule toute la philosophie artistique qui vise à faire et dire ce qu’on veut, sans se soucier du voisin qui de toute manière pensera différemment puisque non égal à l’auteur. ;p

Maintenant que l’étude « littéraire » est réalisée (ou pas), observons attentivement si vous le voulez bien un artiste dans son milieu naturel et tentons de décrypter son comportement pouvant paraître quelques fois décalé avec l’environnement environnant et avec le mode de pensée partagée par une majorité.

L’artiste, en pratique

L’artiste est en général plutôt solitaire et ne se joint que rarement à ses congénères lors de « soirée de gala » avec présentation à l’appui des derniers travaux réalisés sur la période écoulée. Pour ces rassemblement, le spécimen étudié se pare de ses plus beaux atouts : un costume et un noeud papillon (de lumière ? … AAAAaaarrrrggggghhhhhhh !!!!! NOOOOOOON !!!!! Sors de mon corps !!!!!) … Il retrouve alors de riches individus majoritairement plus intéressés par les fesses de l’ouvreuse (ou du serveur, tout dépend de la personne) que par les travaux épinglés au murs comme de sombres insectes souffrants de gigantisme et naturalisés par un conservateur maniacodépressif. Ces riches individus, auto-proclamés mécène et protecteurs de l’art, vont alors rémunérer l’artiste créateur pour son œuvre afin de pouvoir ensuite s’en vanter auprès d’autres riches individus sous les termes suivants : « Ouuuuiiiiii, c’est une œuvre magnifique et particulièrement audacieuse que j’ai acheté une véritable fortune au Prince Phillippe II de Gonzague lors d’une Garden Party chez Madame de Brifourd »

Posons nous tout de même la question de ce qui a pu amener notre spécimen artistique à venir présenter ses travaux aux personnages sus-cités.
Il n’y a pour moi que deux explications probables et possibles.
La première est de raison pécuniaire : peindre, sculpter, organiser, préparer, dresser, réfléchir … enfin toute l’activité liée de prêt ou de loin à cette activité d’ordre artistique donne faim avant tout, et pour pouvoir casser la croute et donc avoir la force d’en peindre (s’il en reste) , l’artiste se voit souvent dans la nécessité de devoir se séparer du travail réalisé en suant sang et eau. Cette première raison est donc en fait un cycle infernal de croûtes : faire une croute donne envie de la casser, et pour la casser, il faut casquer d’où la nécessité de la vendre
La deuxième raison est pour moi plus liée à un aspect psychologique voir psychique, puisqu’après tout quelle pourrait être le besoin de présenter un travail au monde , si ce n’est pour flatter l’égo de l’auteur ? Après tout, un égo démesuré n’est-il pas impératif pour publier un travail personnel, et oser penser qu’il puisse plaire ? Bien entendu aucun artiste célèbre ne vous confirmera cette annonce quelque peu, il est vrai, directe et acerbe, préférant plutôt présenter un objectif de dénonciation, de réflexion, de pureté, de recherche, qui sont en effet des arguments tout à fait valables pour justifier la création de l’œuvre en elle-même, mais en aucun cas sa publication.
Attardons un instant sur le cas des œuvres choquantes et créées dans ce but là, ainsi que sur les œuvres dont la presse remplit parfois ses pages, encadrées entre deux publicités vantant les mérites de pommades aux composants naturels inconnus jusqu’ici, ou de parfums hors de prix qui ouvriront à leur acquéreur les portes du paradis. Posons nous la question de la charge de travail et de réflexion à fournir pour produire une œuvre qui paraîtra à coup sur dans les presse écrite ou audiovisuelle. Poser par exemple un godemiché suintant entre deux volumes de littérature classique et reconnue, pour dénoncer soit disant l’importance qu’a prit la volubilité sexuelle par rapport aux pensées bien pensantes philosophiques ou littéraires, prendra bien moins d’énergie à son auteur que pour réaliser, disons, un nouveau tableau du naufrage de la méduse. Pourtant, et malheureusement, la premier travail aura plus de chance d’obtenir un article sur sa création, avec l’interview de sommités politiques ou de la chanson, qui tenteront de faire transparaître on ne sait trop quoi pour se faire, eux-même, mousser ; tandis que le deuxième travail finira surement sa vie dans le salon de l’auteur lui-même, qui n’aura pas réussit ou souhaité le vendre. Créer et publier un travail choquant, par les matières utilisées ou par le message qui transpire, est donc certainement pour l’auteur nombriliste le meilleur moyen que d’autre s’occupent eux aussi du nombril en question, pour le critiquer ou l’encenser . Dans les deux cas l’auteur se retrouve propulsé au premier plan pour avoir osé ! Osé quoi ? En général personne ne le sait puisque personne ne connaît vraiment la signification de l’œuvre en question (même l’artiste ne la connaît pas vraiment en général)

Avant de finir cet article je souhaiterais tout de même m’attarder un instant sur l’œuvre en elle-même, qu’elle est-elle, et qu’elle est sa raison d’être ?

Une œuvre, quoi c’est-y que ce truc là ?

Depuis le début de ce petit texte, je m’acharne quelques peu sur les artistes et travaux nombrilistes, mais parlons un peu des œuvres en elle-même qui méritent selon moi ce titre.

Selon moi, une véritable œuvre serait travail qui n’existerait que pour lui-même, l’idée optimale serait qu’une œuvre ne soit pas créée pour être vue mais plutôt créée pour exister, indépendamment de l’auteur, et de ce qu’il a voulut dire ou démontrer. Ainsi un œuvre se verrait déposée dans un endroit comme n’importe quel autre, qui n’aurait pour but que d’exister dans une instant de temps et d’espace pour le promeneur chanceux qui en gardera sa vision et son interprétation pour lui, voir même l’oubliera dans l’instant. D’où l’importance selon moi de séparer le travail de l’artiste et d’une explication de texte complète et argumentée, ainsi il restera une interprétation que chacun s’appropriera et sur laquelle chacun construira ses souvenirs et impressions qui lui resteront ou non en mémoire.

Il m’est arrivé de croiser quelques travaux pouvant correspondre à la description ci-dessus, ces œuvres m’ayant bien plus touché que n’importe quelle autre dans n’importe quel musée, j’avoue en garder un souvenir très particulier, et j’espère en recroiser à un détour de chemin.

Je vais donc clôturer ce petit texte sur ces derniers mots, n’ayant plus grand chose à dire pour l’instant.

Enjoy !

 

 

post scriptum :

Les noms et situations sont inventées, donc pas la peine de me faire un procès si vous vous appelez Mr. de Gonzague ou Mme. de Brifourd, ou encore si vous participez à des garden party.

 

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