Pour la première fois depuis presque 10 ans, je suis allé chez le coiffeur il y a quelques jours (comment ça vous vous en foutez ??? je pose le décors, c’est tout). La zone d’attente (plutôt confortable d’ailleurs, ça change des chaises d’écolier du médecin) était décorée d’un tableau représentant un clown triste. Vu que je n’avais pas grand chose à faire, j’ai commencé à me poser des questions … oui, je sais on fait tous des conneries.
ce n’était pas ce clown triste là, mais vous avez l’idée. C’est un clown, il est triste et il avait un chapeau, faites pas ch*er !
Tout d’abord j’ai été assez étonné du décalage entre le salon de coiffure (plutôt moderne-branché-neuf et assez classe) et ce tableau, sans parler du fait que mettre un tableau d’un clown – qui ne sont pas forcément réputés pour leur coiffures recherchées et travaillées – avec un grand chapeau informe et délavé – qui masque une partie de sa coiffure – chez un coiffeur, ça peut porter à confusion.
Ou alors c’est la partie « AVANT » le passage entre les mains expertes de l’équipe. Je regarderai plus précisément à ma prochaine visite si au niveau de la caisse on retrouve le même clown bien coiffé et sans chapeau (et qui sourit ?).
Un clown triste, POURQUOI ?
Bon, le clown triste, c’est quoi l’idée ?
En plus, pourquoi aller afficher un clown triste sur ses murs ? Parce que bon un clown triste, c’est triste, glauque, lugubre, bizarre, sordide et surtout TRISTE ! C’est quoi l’intérêt de mettre ça sur ces murs pour tout le monde l’ait sous le nez en permanence ???? Vous avez des intérêts dans des entreprises qui fabriquent des antidépresseurs ?
Si encore ça avait été une oeuvre post-moderne, voulant dénoncer le culte et la prédominance de l’apparence, au mépris des pensées, de la santé et de l’état d’esprit de tout un chacun, j’aurai pu comprendre … mais là ce n’est pas le cas : des clown tristes on en retrouve PARTOUT !
La preuve ? Réfléchissez un peu et essayez de vous rappeler la dernière fois que vous avez croisé une image de clown HEU-REUX ?
Et d’ailleurs, pourquoi un Clown Triste ? Un clown c’est censé être heureux, drôle, amusant, désopilant … et donc par définition, pas vraiment triste. Quel est l’esprit malade qui s’est dit « Tiens et si faisais un clown qui n’est pas heureux ? »
Exemple d’oxymore : Clown triste ?
Un clown c’est drôle, amusant, DE-SO-PI-LANT ! (surtout quand c’est pas triste)
Bon en fait c’est un peu plus compliqué que ça. Si on voulait tirer de gros traits de psychologie de comptoir, on pourrait dire qu’on parle de Clown triste à propos de personnes qui, bien qu’affichant un rire quasi constant, sont en fait tristes, angoissées (…) derrière le masque social.
Par extension, on peut également associer le terme de clown triste à ceux qui cherchent et qui se forcent à plaire, à attirer l’attention par leurs bouffonneries, leurs blagues, leur bonne humeur affichée quasi ostentatoirement. (Plus de détails)
L’image du clown triste permet donc d’afficher, de mettre en exergue cette dualité entre apparence et ressenti … c’est beau, j’en pleurerai presque … mais pas au point de l’afficher dans mon salon (même de coiffure)
Donc, le clown triste a un masque social … c’est original
Parce que bon, même si l’image est intéressante, même si il y a une recherche esthétique et un travail soigné, un clown triste, ça reste … triste (oui oui). Personnellement, si j’affiche quelque chose sur un mur, je vais être tenté d’y mettre quelque chose qui me parle, qui va être beau, qui va amener de la joie, du plaisir. Sauf si je suis dépressif, où là effectivement, afficher un mec triste au mur, ça peut être logique, mais je suis persuadé que ça reste quand même minoritaire.
Bon… ça ne viendrait quand même pas à l’idée d’afficher un clown au mur, même heureux. Faudrait pas déconner non plus.
Et puis si l’image d’un clown réveille en vous d’une enfance heureuse, libre et insouciante, je me contenterai juste de vous rappeler que pour certain, les clowns, ça tient plus d’une phobie. Ça s’appelle la Coulrophobie (c’est cadeau, c’est pour vous la péter à votre prochain repas de famille).
