Philo 2013

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Salut les philosophes en herbes en recherche d’un moyen d’occuper 10 minutes de son temps ! (au fait ça va vous prendre 10 minutes de lire cet article). Comme chaque année, nos chers recteurs nous ont pondu des sujets de philo afin de faire un peu souffrir les terminales de toute la France sur un truc inutile. Et comme les années précédentes (cf 2012 et 2011), pour toi public, je me charge de proposer un corrigé à tous ceux et celles qui souhaiteraient savoir si leur copie a bien été remplie.

Quand on dit que la philo c’est prise de tête c’est pas pour rien

Quand on dit que la philo c’est prise de tête c’est pas pour rien

Comme les années précédentes, je ne regarderai qu’un seul des 2 sujets proposés à la série S. Premièrement parce que j’ai autre chose à foutre, et aussi parce que c’est moi qui décide. Non mais.

Les 2 sujets de philo proposés cette année à la série S sont les suivants :

  • Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?
  • Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?

Vu que le 2ème sujet ne me dit rien du tout (en même temps un sujet qui parle !) et que science sans conscience n’est que ruine de l’âme, je vais m’occuper du premier. (non, ne cherchez pas la liaison entre la citation et le sujet n°2, il n’y en a pas, je voulais juste la placer, c’est tout). En plus on a déjà vu ensemble que le dobito ergo cogito ergo sum répond déjà au problème et donc je ne vais pas me répéter, surtout si ça peut éviter de bosser pour prendre conscience de soi alors qu’il suffit de douter. On pourrait d’ailleurs se demander si douter du fait qu’on est en train de travailler aide ou pas à prendre conscience de son moi profond … à défaut d’occuper son profond ennui, mais c’est une autre histoire, je laisserai tout un chacun le plaisir d’en disserter ici ou ailleurs.

Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?

Donc comme d’habitude on commence par définir la question, histoire qu’on parle tous de la même chose. Étant donné que tout un chacun peut associer la définition qu’il veut à n’importe quel mot, ça peut être utile … même si il est quand même pratique d’associer la même définition que le sens commun, c’est plus facile pour se faire comprendre et éviter les quiproquo. Pour ceux qui doutent de cet état de fait, que chacun se pose la question du sens du terme « inique », et comparez avec la définition du voisin, ça peut être marrant (et non ce n’est pas un terme à sous entendu sexuel … pas que)

Tout d’abord, c’est quoi la morale ? Selon nos chers dico (mais si vous savez ce gros trucs de 3kg avec des pages qui prends la poussière sur une étagère et que vous avez remplacé par Wikipédia), la morale correspond à l’ensemble des principes de jugement et de conduite qui s’imposent à la conscience individuelle et collective. Autrement dit c’est ce qui fait la différence entre le bien et le mal.

Par contre ce qui n’est pas précisé dans la définition, c’est que ces principes peuvent varier en fonction de plein de choses. Nous n’avons pas tous la même morale. Par exemple, selon certaines personnes puritaines et coincées, passer une nuit de folie à base de champagne, vodka petits fours et demoiselles frivoles et dénudées ne respecterait pas les bases de la morale. Alors que c’est juste qu’elles ne veulent pas reconnaitre qu’elles feraient bien de même si l’occasion se présentait. A noter que selon les cas, on peut remplacer la vodka par du martini et les demoiselles par de jeunes éphèbes musclés, voir ajouter un peu de cuir et autres accessoires, même si ça ne change rien au débat.

Fouet : n.m. Ustensile utilisé autrefois par les parents pour ramener leurs enfants dans le giron des bienfaits de la morale ; et plus récemment par Madame pour rappeler à Monsieur qu’il a été un vilain garçon ... Ouuuuh qu’il est vilain !

Fouet : n.m. Ustensile utilisé autrefois par les parents pour ramener leurs enfants dans le giron des bienfaits de la morale ; et plus récemment par Madame pour rappeler à Monsieur qu’il a été un vilain garçon … Ouuuuh qu’il est vilain !

Autre élément qui n’apparaît pas dans la définition et qui pour moi est primordial est l’aspect « faites ce que je dis et pas ce que je fais » de la morale affichée à corps et à cris. On peut très bien faire moult reproches plus ou moins claires à ses proches sur ses mœurs dépravés, son irrespects le plus totale de la souffrance des gents et des lois ; tout en s’asseyant joyeusement sur les principes tout juste évoqués aussitôt le dos tourné.

Ça me rappellerai presque une histoire de Ministre du budget chargé de la lutte contre l’évasion fiscale et qui se serait mis quelques sous de coté dans un paradis fiscal … mais ça n’a surement aucun rapport vu que se mettre des sous de coté dans un pays lointain pour contourner les impôts, c’est amoral juste pour les JT du soir, sinon c’est pas grave. Et de toute façon le commun des mortels n’est pas concerné par l’évasion fiscale vu qu’il y a déjà pas de mal de monde qui s’en charge (banques, assurances ...)

Du coup, qu’est-ce que la politique ? Et bien on parle de politique pour se qui se réfère aux affaires publiques. Ce qui est très pratique d’ailleurs puisque cela permet à nos hommes politique de mettre le nez dans tout et n’importe quoi, y compris dans les affaires dans lesquelles ils n’ont rien à faire.

Et donc, se poser la question de si on peut agir moralement sans s’intéresser à la politique revient à se demander si on peut agir sans choquer les grenouilles de bénitier et ne pas s’intéresser aux affaires publiques. Ce qui est très con, parce que les affaires publiques sont le passe temps favoris des grenouilles de bénitier et que du coup personne ne peut sainement avoir envie de s’y intéresser. Encore que dans ce cas, les affaires publiques se rapportent surtout à ce qui ne l’est pas officiellement à propos de la femme d’un-tel qui aurait couché avec un autre et qui aurait été cocufiée avec Mme une-tel. Sans parler de la haie qui dépasse au dessus de la route et qui est un scandale pour lequel Mr le Maire se doit d’intervenir au plus vite au lieu de s’occuper des fesses de la dentiste.

Le sort du sujet de cette année étant réglé et particulièrement inintéressant (oui c’est déjà fini, c’est de la littération précoce), nous pourrions nous demander si il n’y a pas eu un vague manque d’idée cette année. De fait, en prenant le même sujet mais en le tournant de manière différente on aurait pu avoir des bases de réflexion, à mon sens, plus prolifiques et amenant à discussion.

Nous aurions donc pu avoir :

Peut-on s’intéresser à la politique et agir moralement ?

Sujet qui est encore un eu trop « classique » et plat à mon goût. Je lui préfèrerai donc :

Peut-on s’intéresser à la politique sans agir moralement ?

Voilà un sujet qui pourrais amener quelques commentaires déplacés et quelques peu acides sur nos chers hommes politiques. Mais peu importe … et puis ils l’ont quand même un peu mérité, on dit bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et bah là, pareil, mais avec plus d’écrans de fumée et plus de ministre … et moins de feu.

Voir même, on aurait pu avoir avec un peu de chance, ce qui aurait été pour moi plus prolixe :

Peut-on s’intéresser à la politique ?

Mais là la réponse est trop facile, et puis se limiter à 5 pages sur un sujet comme ça relèverai de l’exploit sportif.

Enfin bon …

Toutes mes condoléances à ceux et celles qui passent le bac, et surtout n’oubliez pas que de toute façon tout ce que vous apprenez vous servira plus lors des repas en famille qu’au boulot.

Enjoy !

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